7 choses que j’aurais aimé savoir avant de vendre ma boîte
Aujourd'hui, je vous partage ce que j'ai appris en vendant Bampa.
Le monde du M&A (comme on dit pour faire sérieux) ne m’était pas totalement étranger, mais le vivre de l’intérieur, c’est une autre paire de manches.
J’ai traversé des situations pour lesquelles j’étais préparé et d’autres, que j’ai découvertes sur le tas, parfois à mes dépens.
Je ne suis ni le premier ni le dernier à vivre ça, mais si mon retour peut servir à quelques fondateurs qui traverseront cette étape, alors tant mieux.
Voici donc ce que j’aurais aimé lire avant de me lancer dans cette aventure.
1. Une vente est plus longue et plus complexe qu’une levée de fonds
Dit comme ça, ça paraît logique, mais dans les faits, beaucoup d’entrepreneurs (moi le premier) sous-estiment le niveau de finesse, de précision et de maturité que cela demande.
Un investisseur prend une position minoritaire, diluée, diversifiée. Un acquéreur, lui, met beaucoup plus sur la table. Il devient propriétaire. Il veut tout comprendre. Il veut être rassuré sur tout. Et il a mille raisons de faire machine arrière.
De la première discussion à la signature finale, tout est un enchaînement de sas à franchir. À chaque étape, vous devez rassurer quelqu’un qui ne sait pas vraiment pourquoi vous vendez, qui ne connaît pas vos incertitudes, ni l’historique complet de votre boîte. C’est normal. Mais ça demande une énorme énergie.
2. Il faut se détacher. Autant que possible
Au départ, les échanges sont presque enthousiasmants. D’entrepreneur à entrepreneur, on se comprend vite. On parle vision, synergies, valeurs.
Puis les discussions s’enlisent. Les juristes entrent dans la danse. Les investisseurs défendent leurs intérêts. Les malentendus s’installent. Les émotions remontent.
Et là, vous avez mille occasions de vous emporter, mais il ne faut pas. Rien n’est personnel. Personne ne cherche à vous nuire. Tout le monde fait son job.
C’est un exercice d’équilibriste : défendre ses intérêts sans devenir parano, être ferme sans bloquer. Et surtout : accepter de ne pas avoir 100 % de ce que vous vouliez au départ. C’est très rare, et ce n’est pas grave.
3. Entourez-vous dès le début
Je le savais. Mais j’ai réalisé à quel point c’était crucial pendant la vente.
Un bon avocat ne vous aide pas juste à lire un contrat. Il vous protège, vous alerte, vous recadre quand vous êtes trop pressé, trop émotif, trop naïf.
Moi, j’ai eu la chance d’être accompagné par Serge Vatine et son cabinet Bold, que je recommande sans réserve. C’est aussi grâce à lui que je sors de cette vente en paix avec moi-même.
Sans ça, j’aurais été frustré, voire amer. Même si en face, les gens étaient honnêtes. Ce n’est pas une question de bonne foi. C’est une question de rapport de force et d’expérience.
4. La transparence n’est pas un risque, c’est un actif
Dès le premier échange, j’ai présenté un pitch solide, mais réaliste. J’ai assumé les forces et les faiblesses de Bampa et je pense que c’est ce qui a permis d’installer un climat sain.
L’audit finit toujours par tout révéler. Alors autant prendre les devants.
Est-ce que ça complique certaines discussions ? Oui.
Est-ce que ça fait gagner du temps et de la sérénité ? Mille fois oui.
Ne vous demandez pas combien la vérité pourrait vous coûter.
Demandez-vous combien le mensonge par omission pourrait vous faire perdre.
5. Vendre, c’est aussi faire de l’administratif. Beaucoup.
Une bonne partie du travail consiste à… envoyer des documents.
Contrats, statuts, comptes, process RH, tableaux de KPI, etc.
Heureusement, j’avais tout bien rangé depuis le début de Bampa.
Ça a réduit mon temps passé sur l’audit, rassuré l’acheteur, et donné le sentiment que tout était sous contrôle.
Si vous traînez ça comme un boulet, le deal prendra deux fois plus de temps. Vous serez perçu comme quelqu’un de flou, ou de négligent. Ce qui n’est pas très vendeur.
6. Ne sabrez jamais le champagne trop tôt
Même quand tout semble joué. Même quand on vous dit “c’est bon pour nous”. Même quand la signature est dans le calendrier.
Il peut y avoir un blocage d’un investisseur, une divergence de dernière minute, un rétropédalage discret, un sujet mal compris.
Moi-même, j’ai annoncé la vente à mes proches trois fois avant que ce soit fait.
À chaque fois, je croyais que c’était bon. À chaque fois, j’étais en avance sur le réel.
Tant que rien n’est signé, rien n’est acquis.
Et tant que vous n’avez pas été payé (quand c’est prévu), restez prudent.
7. Une vente, c’est d’abord une rencontre
Il y a encore quelques mois, Bampa devait continuer sa route en solo. On devait être refinancé par nos investisseurs.
Et puis une conversation avec Tanguy, chez Les Parents Zen. Au départ, un simple contrat de distribution, rapidement l’envie de faire plus. Une vision partagée. Des complémentarités évidentes. Le bon moment.
Comme souvent dans l’entrepreneuriat, les décisions les plus structurantes ne naissent pas dans un fichier Excel. Elles naissent dans une relation de confiance, dans un alignement humain.
Le reste, c’est de la technique.
Si vous êtes en train de vendre, si vous y pensez, ou si vous avez juste envie d’échanger sur cette phase si particulière de l’entrepreneuriat : écrivez-moi. Je répondrai avec plaisir.
Et pour la suite de Bampa, je vous en dis plus très bientôt.