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Je suis papa.
Aujourd’hui, je vais vous parler de ma vie de famille.
Vous avez bien lu, mais ne partez pas tout de suite.
Les lignes qui suivent sont autant destinées aux entrepreneurs, managers et autres travailleurs qui veulent améliorer leur productivité qu’aux aspirants et actuels parents soucieux de profiter pleinement de leur vie de famille.
Toute ma vie professionnelle, j’ai porté un regard partagé sur la parentalité. Je m’imaginais volontiers avec des enfants le moment venu, mais sans savoir si cela serait compatible avec mes ambitions professionnelles.
J’avais pu lire et entendre ici et là “Il faut savoir prioriser dans la vie. On ne peut pas réussir sur tous les tableaux” et même “on ne peut pas devenir un grand entrepreneur et en même temps un père de famille pleinement investi”.
Pourtant, je souhaitais les deux.
Autant vous dire que l’arrivée de ma fille en 2020 fut à l’image des stéréotypes véhiculés. Magique, mais difficilement compatible avec mon mode de vie du moment. J’ai tout donné pour tenter de concilier mon ascension professionnelle et mon rôle de père. En vain. N’était-ce pas finalement une réalité plus qu’un tabou ?
Il m’aura fallu presque 1 an pour retourner la situation. Car oui, je peux maintenant vous le dire, on peut être ambitieux au boulot et à la maison.
C’est juste que comme tout changement, il y a deux façons de l’appréhender. L’assumer ou le subir.
Je l’ai longtemps subi. A l’arrivée de mon premier enfant, j’ai continué de vivre comme si rien n’avait changé dans ma vie. Je me suis imposé un rythme insoutenable. Jusqu’à atteindre un point de rupture. C’est là que j’ai accepté de lâcher prise.
Je me suis rappelé que pour réussir une carrière, il fallait du courage, de l’audace et de la persévérance. C'est exactement ce dont j'avais besoin pour construire ma paternité. J’ai appris à assumer ma nouvelle vie, en étant transparent sur mon organisation et en l’imposant. J’ai surtout appris à dire non.
Résultat ? Alors que je pensais que cela me tuerais professionnellement, c’est tout le contraire qui s’est produit. Je suis devenu plus empathique, organisé et confiant. N’est-ce pas rassurant pour mes collaborateurs ?
Mon état d’esprit a changé, rapidement je ne subissais plus, j’assumais et m’épanouissais sur tous les fronts. Je suis devenu tout simplement une meilleure version de moi-même. Ma fille et ma femme me voient depuis tous les matins et soirs, pendant que mon entreprise continue de grandir.
J’ai réussi à surpasser les difficultés qu’engendrent les stéréotypes quels qu'ils soient. Évidemment, je ne suis pas représentatif de l’ensemble des pères de cette planète. J’aimerais pourtant que ce soit le cas.
Notre société ne nous permet pas suffisamment d'assumer notre paternité aujourd’hui. L’encourager serait pourtant bénéfique à bien des égards.
Aujourd’hui je suis papa pour la deuxième fois. J’ai décidé d'assumer à nouveau et même d’aller un cran plus loin.
Les défis autour de la parentalité sont légion. Le plus évident est son point de départ. A savoir l’arrivée de l’enfant. Ce moment magique est encore saboté par la durée du congé parental.
Lors de l’arrivée de ma fille, j’ai appris à la connaître et à soutenir ma femme pendant 14 jours. Mon retour au travail à été terrible pour tout le monde. 14 jours ce n’était clairement pas assez.
Pour mon fils, le cadre légal me permet aujourd’hui d’être présent pendant 28 jours. Une avancée majeure que l’on doit d’ailleurs à l’audace d’entrepreneurs comme Céline Lazorthes, Isabelle Rabier et Thibault Lanthier. Un pas en avant significatif, mais ce n’est une fois de plus pas suffisant.
Pour montrer l’exemple autour de moi et surtout pour préserver cet équilibre que j’ai enfin trouvé, je vais étendre mon second congé parental à 3 mois.
3 mois, c’est à quelques jours près la durée du congé maternité. Si ma femme parvient à s'organiser pour quitter aussi longtemps son entreprise, pourquoi ne le pourrais-je pas ?
Chez Future4Care, ce n’est pas un secret. J’assume ma paternité et j’encourage tout le monde à vivre pleinement sa vie de famille sans craindre une perte de productivité au travail.
Je suis donc très heureux d’être le premier à profiter d’un congé parental étendu et totalement financé par l’entreprise. Tous mes collègues, qui souhaitent avoir un enfant à leur tour, pourront bénéficier de ces 2 mois supplémentaires dès cette année.
Notre baseline chez Future4Care est “ensemble accélérons le progrès en santé numérique”. Le progrès ne se limite pas aux inventions qui sortent des murs pour améliorer notre système de soin, mais aussi au modèle de management proposé aux collaborateurs qui imaginent et déploient ces innovations.
Pendant 3 mois, je vais me concentrer sur ma famille. Accueillir mon fils, accompagner ma fille dans cette période de changement et faire équipe avec ma femme. Pendant cette période, je vais prendre du recul sur mon travail et revenir plus fort.
Voici les 4 raisons pour lesquelles j’ai convaincu mon entreprise d’étendre le congé parental et qui me motivent à partir pendant 3 mois :
1. Pour mon nouveau-né évidemment
Il paraît que c’est génétique pour une maman de s’occuper de son enfant. Après tout, c'est elle qui a porté le nouveau-né et potentiellement elle qui le nourrit, si elle l’allaite. Cette théorie archaïque est aujourd’hui déconstruite par de nombreuses études. En vérité, c’est l’implication qui engendre le savoir-faire.
Des chercheurs se sont par ailleurs intéressés à l’impact que pouvait avoir la présence prolongée et continue d’un père auprès de son enfant. Ils sont unanimes et expliquent qu’une interaction père-enfant positive renforce l’épanouissement et les chances de réussite de l’enfant. Ce, dès les premiers mois de sa vie, et sur tous les plans : santé, relationnel, apprentissage, amoureux et même professionnel.
Nos enfants ont autant besoin de leur mère que de leur père. Dès la naissance. Le congé parental est l’occasion unique de créer les premiers liens, réflexes et habitudes pour trouver un équilibre durable avec son enfant.
En tant que père, je ne peux pas juste apporter un confort à mon enfant en gagnant bien ma vie et en lui offrant les meilleurs services et soins. Je dois aussi lui donner de mon temps et je sais qu’il me le rendra bien. Aujourd’hui, grâce au congé parental mis en place chez Future4Care, j’ai la chance de lui offrir les deux.
2. Pour sa maman surtout
Demandez à votre femme, sœur, amie sont ressenti lorsqu’elle s’est retrouvée seule avec son bébé après seulement 4, 8, 14 jours.
Plusieurs études ont démontré que laisser la maman seule avec le nouveau-né, pendant les semaines qui suivent son accouchement, augmente drastiquement les risques de mortalité infantile et de dépression post-partum.
L’accouchement crée des traumatismes dans le corps, mais aussi dans la tête. Se remettre est déjà une lourde tâche. Ajoutez à cela la charge exclusive de l’enfant et vous obtenez un cocktail explosif. Les suicides et les maladies cardiovasculaires sont les premières causes de mortalités des jeunes mamans. Un surmenage qui pourrait être évité par la présence du papa ou du second parent.
C’est ce qui me motive non seulement à poser un congé paternité, mais aussi à m’organiser afin de ne pas faire les choses à moitié, de vraiment m’investir, prendre en charge mes enfants, soutenir mentalement ma femme et ne pas juste faire acte de présence.
Quant à la durée, 28 jours c’est trop peu une fois de plus, c’est pour cela que je me suis engagé à couper du boulot pendant 3 mois.
En faisant cela, je contribue à faciliter le retour de ma femme au travail. Elle doit déjà se remettre dans le bain après ses 16 semaines de congés maternité. Autant l’aider à se relancer dans le grand bain dans de bonnes conditions.
Ça peut paraître anecdotique, pourtant l’absence de soutien du papa lors de l’arrivée d’un enfant est le plus puissant générateur de discrimination entre les femmes et les hommes. 84 % des femmes estiment d’ailleurs que la maternité a eu un impact négatif sur leur carrière.
Alors, oui les inégalités ont diminuées ces dernières décennies et ne relèvent plus de la discrimination ou de la ségrégation professionnelle. Elles persistent en raison de l'inégale implication des parents auprès de leurs enfants.
Même dans un pays progressiste comme la France où il n’existe pratiquement pas de différence au départ entre les salaires des hommes et des femmes, l’arrivée d’un enfant crée à long terme un écart d’environ 20%, selon l’économiste Esther Duflo.
Cela commence dès les premiers mois, puisque le salaire des mères après la naissance baisse en moyenne de 2% à 3%. Quand celui des pères, à compétences égales dans une même entreprise, bénéficie d'une hausse de 3 %.
Les femmes seules n’arriveront que difficilement à atteindre la parité. C’est une question d’équilibre. Ce qui demande une prise de conscience et plus encore de l’action de la part des hommes.
C’est maintenant, au moment précis où nous faisons des enfants, que va drastiquement augmenter l’inégalité avec ma femme si je n’agis pas.
Je vois donc aussi mon congé parental comme une preuve d’amour pour ma femme. Je l’aime et vais donc prendre 3 fois plus de temps que le cadre légal, pour créer ensemble notre nouveau cadre de vie. J'espère pouvoir faire plus dans les mois et années à venir.
3. Pour moi avant tout
Lorsque j’ai pris mon congé paternité de 14 jours pour ma fille, en 2020, rien n’avait été mis en place en interne, dans mon entreprise, pour combler mon absence. Après tout, il ne s’agissait que de deux petites semaines. La durée des vacances. Mon équipe devait pouvoir se débrouiller seule.
Résultat ? J’ai passé mes soirées sur mon ordinateur au lieu de dormir et j’étais sur mon téléphone plutôt que de regarder et parler à ma fille. Je faisais acte de présence à la maison, mais la moitié de mon cerveau était au boulot. Une fois de retour aux affaires, j’ai évidemment pris conscience de ma bêtise.
Un congé parental étendu est nécessaire pour s’empêcher de faire les choses à moitié. On ne peut pas suivre à moitié ses emails, la vie au bureau ou les dernières recommandations clients. C’est risquer de faire ou de dire des conneries et de nuire à sa place dans l’entreprise. Tout comme on ne peut pas s'occuper à moitié de son enfant, regarder la maman faire les tâches ménagères ou vivre déconnecté de la réalité. C’est maximiser les chances d’une dépression post-partum chez la maman et l’incapacité à créer du lien avec son enfant.
Partir 3 mois, ce n’est pas rien, mais c’est plus simple pour lâcher prise. C’est se mettre dans de bonnes conditions pour apprendre, acquérir des réflexes et dérouler une organisation seine pour les années à venir.
Des chercheurs français ont d’ailleurs récemment démontré, via une étude publiée dans The Lancet, que le congé parental est un facteur protecteur de notre santé mentale, avec des effets bénéfiques tout au long de la vie. Il a été prouvé que plus le congé parental est étendu, plus les risques de dépression, de stress et même d'épuisement professionnel diminuent. Avoir le soutien total et réel de son employeur, que ce soit lors de discussions ou même à travers les mesures prises pour la parentalité, accentue ces effets bénéfiques.
4. Pour mon entreprise également
Un départ long comme celui-ci se prépare. On prend le temps de mettre en place une organisation, des process, que l’on a toujours prévu de faire, mais toujours décalés jusqu’ici. C’est ce que j’ai fait pendant plusieurs semaines chez Future4Care.
On apprend aux autres à travailler indépendamment de notre présence. Quand on est manager, c’est l’occasion de responsabiliser davantage et de dévoiler le potentiel des gens. C’est sain pour l’entreprise.
Personne n’est indispensable. Si vous pensez le contraire, dites-vous que Antti Kaikkonen le ministre de la défense finlandais, Parag Agrawal, lorsqu'il était CEO de Twitter, Garry Tan le président de Y Combinator et d’autres dirigeants, ont pris un congé paternité de plusieurs mois.
« Oui, mais bon, c’est facile pour eux » me direz-vous. Vraiment ? Étant médiatisés, ils ont subi des critiques et même des coups de pression, jusque dans la presse. Ils n’ont pas lâché. J’appelle cela du courage, plus que de la facilité.
Évidemment, sans le soutien de son entreprise, c'est difficile de couper et de consacrer à sa famille. Pour des raisons financières principalement.
C’est justement pour des raisons financières que l’entreprise a intérêt à soutenir ce temps pour les siens. C’est notamment ce que nous avons compris chez Future4Care. Si vous démarrez votre parentalité sur de mauvaises bases, que vous n’avez pas instauré d’organisation solide et que la santé de votre partenaire est impactée, ce n’est pas 3 mois de votre temps que l’entreprise perdra, c’est bien plus en arrêt maladie et simplement en perte de productivité.
Une étude conduite par le MIT et Harvard le prouve et atteste que les collaborateurs épanouis sont deux fois moins malades, six fois moins absents, 31 % plus productifs et 55 % plus créatifs que les autres employés.
Au-delà des chiffres, gardez en tête que les employés, parents ou non, exigent un équilibre de vie sain entre entreprise et famille, mais aussi du sens dans leur travail. Le salaire ne suffit plus et cette mutation n’est pas passagère. Pour nous, les Millenials, qui représentons la nouvelle génération de parents et plus de 75 % des actifs d’ici 2025, le bien-être est le premier critère de fidélité envers une entreprise. C’est sur ce point que les entreprises doivent travailler pour proposer une marque employeur attractive.
En résumé, 3 mois c’est beaucoup. Ça demande de l’organisation pour l’entreprise, ça laisse le temps à nos collègues de grandir indépendamment de notre présence, mais c’est aussi un bon moyen de prendre du recul et de revenir sur des bases encore plus solides.
Croyez-moi, j’aime mes enfants, mais après 3 mois je serai content de revenir et de continuer à me donner à fond pour mon entreprise.
Voilà pourquoi tout le monde sortira gagnant de mon congé paternité. Celui-ci vient à peine de démarrer, mais je sais déjà que j’ai pris la bonne décision.
Évidemment, ce n’est pas une fin en soi. S’arrêter là serait insuffisant. Une fois cette parenthèse terminée et de retour au bureau, viendra le temps de trouver une organisation pour les années à venir. A ce stade, il n’y a pas de secret, seules les entreprises sensibilisées et munies d’outils pourront garantir un soutien aux jeunes parents dans leurs effectifs.
Mais chaque chose en son temps. Nous sommes en janvier et mon congé paternité ne fait que commencer.
Et vous ? Vous avez où comptez prendre un congé parental ?
Vous avez la volonté, mais avez besoin d’un coup de pouce ou simplement envie d’en parler ? Écrivez-moi.
Wouahhh incroyable je vais être papa début mars alors que je viens d'intégrer une star UP il y a 1 semaine ,ils m'ont donné 28 jours mais ducoup ce post me questionne vraiment
Merci pour cet exemple ! Je vais moi même être papa fin mars, et j’ai décidé de doubler mon congé paternité en y ajoutant des congés. Ce n’est pas encore assez, mais c’est le mieux que j’ai pu faire. Espérons qu’un jour on nous permettra d’accompagner nos enfants un peu plus longtemps encore !