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“ C'est un calme dont vous aurez plus de peine à vous tirer que de la tempête même” Jean-Baptiste Massillon.
La tempête, il s’agit du Covid-19. Le calme, c’est la période de reprise qui se profile, à l’approche de l’été 2021. La première a tout balayé sur son chemin, à commencer par la vie de plusieurs millions de personnes. Elle a aussi mis à l’arrêt des pans entiers de notre économie, accélérant les mutations en cours et les prises de conscience associées.
En à peine un an, la technologie a initié une bascule, qui aurait certainement pris dix ans, sans l’apparition de l’épidémie. Remontez quelques mois en arrière et rappelez-vous la façon dont vous travailliez, consommiez et festoyez. La transformation est radicale pour les citoyens, elle l'est encore plus pour les Etats.
A l’heure du bilan post-tempête, l’Europe constate que l’étau s’est resserré davantage avec à sa droite la Chine et à sa gauche les Etats-Unis. L’ère qui s’ouvre est initiée par ce duopole sinoaméricain mené par leurs fameux BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi) d’un côté et les GAFAN (Google, Apple, Facebook, Amazon, Netflix) de l’autre. La bascule civilisationnelle s'opère au profit de ce tandem et donc au détriment de l’Europe.
Si l'épidémie a précipité cette mutation, elle a aussi accéléré le sursaut du vieux continent. Ce n’est que le début et le chemin est encore long, dans le calme, pour trouver une place au milieu des deux puissances citées ci-dessus, mais rien n’est perdu.
Déconnexion à l’Européenne
L'Europe moderne, c’est avant tout l’histoire d’une déconnexion avec la réalité de la planète bleu. 25% de la population mondiale habitait au début du siècle dernier en Europe. Aujourd’hui les européens représentent 7% seulement de la population mondiale. Notre population est vieillissante, ce qui devrait accentuer le mouvement.
Pourtant, les élites européennes continuent de croire que le reste du monde souhaite vivre selon ses règles. Plus que sa démographie en déclin, c’est sa posture économique qui inquiète. Le jeu de puissance longtemps militaire se joue aujourd’hui à coup de lignes de code (et de dollars évidemment). A ce jeu là, les américains et chinois disposent d’une avance considérable.
Pour autant, la vision européenne critiquée pour sa déconnexion avec le reste du monde, n’en reste pas moins observée et continue à inspirer. L’Europe dispose d’individualités souvent au-dessus du lot, en matière de recherche par exemple. Il suffit de voyager pour réaliser le potentiel inexploité. Les perspectives d’un nouveau rayonnement mondial sont possibles, encore faut-il les saisir.
Pour y parvenir, l'enjeu est avant tout de constituer un marché unique européen. Sans cela, impossible de rivaliser financièrement et économiquement avec l’Ouest et l’Est. La France ou l'Allemagne seules, n’ont aucun moyen de rivaliser avec des pays aux PIB dix fois supérieurs. L’Europe, elle le peut.
Les règles ont changé
Tout d’abord, il faut accepter que les confrontations sont inévitables. En ligne, la notion d’allié n’existe pas.
La géopolitique numérique est comme un iceberg. D’un côté la course aux monopoles d’entreprises innovantes, de l’autre l’espionnage massif d’Etats.
Concernant la partie visible de l’iceberg, elle se matérialise par l’acquisition de la quasi-intégralité des marchés européens par le tandem GAFAN BATX. Prenons quelques exemples au hasard. En Europe, les trois-quarts du volume d’affaires de la publicité en ligne part dans les poches de Facebook et Google. Amazon, Ebay et Alibaba sont les trois commerçants les plus plébiscités en ligne. Netflix et Amazon bénéficient d’un temps d’attention cumulé supérieur à n’importe quelle chaîne de télévision du vieux continent.
Du côté de la partie immergée, les deux puissances étatiques n’hésitent pas à assiéger délibérément les industries et institutions européennes à coup de spyware (logiciels espions), pour récolter des informations confidentielles et garder une longueur d’avance. En témoigne le récent scandale au Danemark, pays depuis lequel la NSA aurait mis sur écoute l’Europe.
La technologie est au cœur de la géopolitique mondiale. Le seul moyen pour l’Europe de rester dans la course est de s’unir, se positionner sur des atouts stratégiques et d’y allouer les moyens nécessaires.
Il ne s’agit plus d’accompagner des startups dans leur développement ou de maintenir sous perfusion des acteurs historiques, mais bien de créer des géants technologiques aux épaules suffisamment solides pour chahuter les forces en présence.
Des batailles à privilégier
L’Europe n’a pas su se positionner sur les révolutions de l’internet et du mobile. Heureusement, rien n’est joué, car ce ne sont que les premières d’une longue série d’innovations radicales à venir.
La technologie étant désormais omniprésente, l’une des principales batailles se joue indéniablement sur les semi-conducteurs. En 2020, si vous n'avez pas pu acheter certains modèles de consoles de jeux, de voitures ou d'ordinateurs, c'est tout simplement parce que la pandémie a causé une pénurie mondiale de semi-conducteurs. On parle d’un marché qui pèse environ 450 milliards de dollars. Ces puces électroniques sont présentes dans à peu près tous les objets du quotidien, mais leur production est quasi-monopolistique.
Taiwan produit la moitié des semi-conducteurs et héberge notamment TSMC, qui génère à lui seul un tiers des semi-conducteurs de la planète. Le secteur est devenu un enjeu géopolitique majeur dans la rivalité entre les Etats-Unis et la Chine. The Economist indiquait d’ailleurs récemment que si les deux pays devaient se déclarer la guerre, ce serait à Taïwan, qui est devenue la zone la plus militarisée au monde.
Au milieu de ce conflit, l’Europe et plus précisément les Pays-Bas, disposent d’un atout stratégique. L’entreprise ASML, localisée dans une petite ville de 45.000 habitants nommée Veldhoven, détient un savoir-faire unique au monde. ASML assemble des machines de photolithographie, indispensables pour imprimer les semi-conducteurs. L'entreprise contrôle 60% du marché, ce qui représente un chiffre d'affaires de 12 milliards d'euros. Elle est également le seul fabricant au monde de la dernière génération de machines, d'une valeur unitaire d'environ 120 millions d'euros.
Un monopole qui est fait pour durer. Les semi-conducteurs sont en effet probablement ce que nous avons construit de plus complexe à ce jour. C’est pourquoi, voir émerger un concurrent d’ASML devrait prendre des années. Le sujet est tellement chaud, qu’il se retrouve lui aussi au cœur du conflit sino-américain. Le pays de l’oncle Sam interdit à la société hollandaise toutes transactions avec la Chine. Selon l'ambassadeur américain aux Pays-Bas, Pete Hoekstra, il s'agit d'une technologie particulièrement sensible qui n'a pas sa place dans certains endroits, pour ne pas citer la Chine.
La Chine, qui fabrique pourtant une grande partie des appareils électroniques de la planète, mais ne produit que 15,9 % des puces qu’elle consomme, se retrouve donc en difficulté.
Consciente de la rampe de lancement qui s'offre à elle, l'Union Européenne compte attaquer. Elle a perdu la course des semi-conducteurs de dernière génération, mais espère gagner celle de la prochaine génération. En plus des machines d'ASML elle dispose de sociétés d'assemblages solides comme le franco-italien STMicroelectronics et pourrait lever 20 à 30 milliards d’euros pour financer la recherche et le développement de ses champions. Évidemment, cette vision macro-économique n’aura de sens sans des actions locales, à commencer par la création d’un terreau composé de jeunes pousses, verticalisées sur la chaîne de valeur des semi-conducteurs. Moins sexy que les startups de la Foodtech ou de la Fintech, les actuelles et futures PME du secteur vont pourtant occuper une place centrale dans l’écosystème technologique les années à venir. Parmi ces startups à suivre il y a Aledia, Prophesee et Intento Design, basés respectivement à Grenoble et Paris.
Abordons aussi rapidement le sujet du Quantique, considéré comme l’enjeu du siècle par beaucoup. Nos ordinateurs classiques arrivent à la limite de leurs performances et devraient laisser place dans quelques années à l’ordinateur quantique. Celui-ci utilise ce que l'on appelle le qubit, un superconducteur qui dépasse les lois physiques classiques, en étant capable d'être simultanément à plusieurs endroits, ce qui permet de réaliser simultanément des calculs parallèles et non de manière séquentielle.
Le défi pour l’Europe et son écosystème est de devenir le premier à démontrer ce qu'on appelle l'avantage quantique, soit la capacité à résoudre un cas d'usage à une vitesse dépassant l'entendement. A titre d’exemple, les premiers ordinateurs quantiques sont déjà 100 millions de fois plus rapides que les ordinateurs classiques. Exploiter cet infiniment petit permettra de posséder un avantage stratégique dans la gestion des marchés financiers, les prévisions météorologiques ou la prédiction des maladies. Bien placé dans la course, le français Pasqal travaille par exemple sur un problème que lui a soumis EDF pour optimiser la recharge d'une flotte de véhicules électriques.
Aux Etats-Unis Google, IBM et Microsoft fournissent des efforts considérables pour voir émerger leur propre ordinateur quantique. Les chinois ne sont pas en reste grâce notamment aux investissements d'Alibaba, Tencent et surtout de son gouvernement. Ce leadership n’est pas encore évident et offre des perspectives à l’Europe, qui a récemment annoncé un investissement de 10 milliards d’euros pour soutenir le développement d’initiatives locales.
Bon, vous n’avez toujours pas compris le potentiel du quantique ? Ce n’est pas bien grave, d’ailleurs le prix Nobel Richard Phillips Feynman, expliquait souvent que si vous croyez comprendre la mécanique quantique, c'est que vous ne la comprenez pas.
Au-delà des semi-conducteurs et du quantique, j’aurais pu vous parler du cloud computing, des neuro-technologies, de la 5G ou de la blockchain, soit autant de batailles stratégiques pour les prochaines années. Ce sera pour une prochaine édition.
Ne pas reproduire les erreurs du passé
Pour dépoussiérer son image de vieux continent et atteindre ses objectifs, l’Europe peut compter sur quelques atouts. A commencer par son système éducatif. Les mathématiques par exemple, au cœur de l'ingénieur technologie, sont une spécialité française. Paris Saclay est d’ailleurs considérée comme la meilleure université au monde dans cette catégorie. De manière générale, la recherche en Intelligence Artificielle, au cœur du problème, est depuis toujours dominée par des entreprises chinoises et américaines, mais souvent dirigée par des chercheurs européens, parmi lesquels les français Yann Le Cun et Luc Julia.
Autre exemple, la Roumanie n’est pas en reste, niveau talent. Son système éducatif est tellement tourné vers les technologies, que le pays compte la plus grosse densité d’ingénieurs informatiques au mètre carré dans le monde. Devant des régions comme la Californie ou Israël, réputées pour leur forte proportion de pépites technologiques.
Le problème, c’est que la plupart des talents formés en Europe partent jusqu’ici à l’ouest ou à l’est, principalement par manque d’opportunité ou de budget. Une des priorités de l’Europe est évidemment de devenir suffisamment attractive pour inciter ses meilleurs talents à travailler sur son sol.
Une histoire de gros sous
La bonne volonté et les talents ne suffiront malheureusement pas. Les capitaux sont au centre du jeu. Débloquer des budgets est un bon début, mais il faut voir plus loin Le plus gros point faible de l’Europe reste ses marchés boursiers. Les Etats-Unis, clairement en avance, disposent de leur propre indice dédié à la technologie, le Nasdaq. Celui-ci suit environ 3.000 valeurs du secteur numérique. Il n’est pas rare de voir des pépites du continent s’introduire en bourse en Amérique du nord. Le capital risque atteignant un plafond de verre, passé plusieurs tours de table, la bourse devient quasi-incontournable, pour continuer à financer son ascension. Criteo, Talend et plus récemment Snowflake, nos pépites choisissent souvent Wall-Street pour leur passage à l’échelle. Rare exception, Believe s’est introduit le 10 juin dernier sur Euronext. Méconnue, l’indice boursier Européen doit pourtant devenir un atout stratégique dans la course à l’innovation.
Plus inquiétant encore, les Etats-Unis sont à l’origine d’un phénomène appelé SPAC, qui représente un vrai danger pour l’Europe. Ces coquilles vides s’introduisent en Bourse dans le seul but de réaliser des acquisitions. Contrairement à une introduction classique, les fonds levés par un SPAC sont conservés sous forme de cash, en vue de financer ultérieurement les acquisitions en question. Le sujet en tant que tel n’a rien de dérangeant, l’entrepreneur français Xavier Niel et le banquier Matthieu Pigasse sont d’ailleurs en train de constituer un groupe audiovisuel d’envergure grâce à ce système.
Outre-atlantique, 420 SPAC ont été créés pour un total de fonds levés sur les marchés de 130 milliards de dollars. Ils ont deux ans pour investir cet argent, sous peine d'être dissous. Vous me voyez venir ? Regarder au-delà de son territoire est donc nécessaire. L’Europe est en première ligne. Aérospatial, biotechnologies et même semi-conducteurs du vieux continent sont ainsi ciblés. Cet appel du pied a de quoi séduire nos entreprises soucieuses de se coter aux Etats-Unis. Le rachat de pépites européennes stratégiques par ce biais, doit toutefois devenir un sujet d'attention pour nos institutions.
Regarder à droite et à gauche, puis bloquer toute tentative offensive ne suffira pas. L’Europe doit à son tour développer des indices boursiers attractifs et soutenir un modèle de financement sain et durable. Sans cela toute l’énergie allouée à former les talents et accompagner l’émergence de champions numériques n’aura que peu d’intérêt, puisque ces derniers finiront sous pavillon américain ou chinois.
C’est un marathon pas un sprint
Il y a moins de vingt ans, personne n’aurait prédit une ascension aussi fulgurante des entreprises technologiques. Un phénomène qui dépasse les Etats. L’avance de la Chine et des Etats-Unis n’est pourtant pas un avantage à tous les niveaux. Cette prise de recul, doit permettre aux Européens, aujourd’hui en retard, de construire un écosystème à son image en tenant compte des dérives et astreintes amorcées par les BATX et GAFAN.
En Chine, pays réputé pour son totalitarisme, la vision capitalistique des BATX et de l’écosystème entrepreneurial local, longtemps soutenus par le parti communiste, commence à agacer. Au point où l'Etat a décidé de prendre la main. En quelques mois plusieurs lois ont été votées notamment celle sur l’antimonopole et plusieurs introductions en Bourse ont été stoppées, à commencer par celle d’Ant Group, pressenti pour devenir la plus importante entrée en bourse de l’histoire. Omnibulé par la souveraineté numérique, Xi Jinping reprend ainsi le contrôle de géants devenus trop puissants, au risque de freiner leur ascension et influence à l’international. La libéralisation sélective de son économie laissait pourtant présager le triomphe des entreprises innovantes chinoises sur celles de l’occident, à l’international. A titre d’exemple, Alibaba a un volume d’affaires supérieur à Amazon, Wechat (propriété de Tencent) propose un système de communication plus sophistiqué que celui de Facebook, Ant Group (Alibaba) est la plus importante FinTech au monde. En réaffirmant sa nature autocratique, la Chine envoie un signal à l’Europe, qui ne doit plus avoir aucune crainte à favoriser ses champions, tout en respectant ses idéaux démocratiques.
Outre-atlantique, le constat est le même. Les GAFAN prennent de plus en plus de place, au point de ne pas hésiter à défier les plus hautes instances politiques. Les Etats-Unis étant libéraux, ils continuent cependant à soutenir leurs champions, en sanctionnant par exemple l’Union Européenne, initiatrice d’une taxe dont les principaux concernés sont les géants technologiques américains. Ici, aussi, le message envoyé à l’Europe est on ne peut plus clair “travaillons ensemble, préservons la paix, mais mes intérêts avant tout”. Vu de notre côté de l’Atlantique cela peut agacer, mais mettez-vous à la place des américains, n’est-ce pas normal de protéger et accompagner la croissance de son propre marché avant tout ? C’est même sain. A l’Europe de s’affirmer à son tour, pas uniquement à coup de contraintes légales et financières, mais en soutenant l’élévation de géants technologiques incontournables à l’échelle mondiale. L’Europe n'hésite plus à dicter ses règles et sanctionner ceux qui ne les respectent pas, y compris en infligeant des amendes, comme celle de 4,3 milliards de dollars adressée à Google en 2018. Maintenant qu’elle parvient à casser ces monopoles, il ne reste plus qu’à assumer et valoriser davantage nos poids lourds historiques comme Ericsson, Dassault Systèmes ou STMicroelectronics, mais surtout soutenir l’élévation des dizaines de futurs géants comme le spécialiste roumain de l’intelligence artificielle UiPath, l’expert hollandais du paiement Adyen ou l’étoile montante du jeu vidéo français Voodoo.
Évidemment, la nuance reste de mise. Il serait stupide de s’interdire de travailler avec des acteurs non européens. Un juste équilibre semble la voie idéale pour l’Europe. Pour cela, il convient d’abord d'harmoniser la vision d’une Europe encore trop hétérogène. Quand la France milite pour une émancipation des technologies américaines, certains pays d’Europe de l'Est, eux, voient dans leurs solutions innovantes, une forme de protection vis-à-vis d’un autre Etat ambitieux, la Russie. Pour finir, espérons qu'au-delà du financement, l’Europe sache être le premier client de ses solutions innovantes, en leur passant commande. Le meilleur moyen d’industrialiser nos solutions reste de leur concéder des marchés.
La semaine prochaine je vous propose d’aborder un sujet clé dans la structuration d’une entreprise. La capacité à bien s’entourer. Nous ne parlerons pas de recrutement et de collaborateurs, mais de conseillers.
Vous avez peut-être déjà entendu parler de la notion de “board” ? Derrière cet anglicisme, se cachent deux appellations plutôt méconnues en France. Nous reviendrons dessus pour comprendre le fonctionnement et casser un certain nombre d’idées reçues. Je vous proposerai aussi des conseils très factuels pour créer et animer votre propre “advisory board”, comme l’appellent les anglo-saxons. Que vous soyez entrepreneur ou même salarié, ce sujet va vous intéresser.
Vous avez des questions ou un retour d’expérience sur la création et l’animation d’un board ? N’hésitez pas à me partager tout ça en répondant à cet email.
A la semaine prochaine.
Oui j'approuve totalement. Très bien vu l'impact sur notre culture. On oublie souvent ce point très important. Bravo.
Excellent article. Par contre pas compris le mot GAFAN? Il s'agit on ne peut plus clairement des GAFAM. Microsoft en est même un des plus grands acteurs. Pourquoi l'enlever? Si Netflix est sans doute à rajouter dans le pool de ceux qui détruisent la souveraineté numérique européenne ils sont très très loin derrière Microsoft. Alors vers les GAFMAN?